Quelles précautions d’utilisation ?

Effets secondaires

La PrEP est généralement très bien tolérée. Certains effets indésirables peuvent survenir, comme pour beaucoup de médicaments. C’est pourquoi une surveillance régulière est recommandée pendant toute la durée du traitement.

Certaines personnes peuvent ressentir de légères nausées, des diarrhées, des douleurs abdominales, des maux de tête ou de la fatigue. Ces effets disparaissent très régulièrement après les premières semaines de traitement. S’ils persistent avec le temps, consultez votre médecin.

Des problèmes de reins liés au Ténofovir (une des deux molécules contenues dans les comprimés de PrEP) peuvent aussi rarement survenir. Le suivi par prise de sang et une analyse d’urine permettent de surveiller le fonctionnement des reins et d’adapter éventuellement le traitement. Les problèmes de reins régressent généralement une fois le médicament diminué ou arrêté.

Il peut également exister des réactions allergiques. La PrEP doit être évitée en cas de sensibilité connue à un des composants (Ténofovir et Emtricitabine).

Interactions

La combinaison Emtricitabine/Tenofovir n’a pas d’interaction connue avec l’alcool ou les drogues récréatives, ni avec la plupart des antidépresseurs, les traitements contraceptifs et autres traitements hormonaux (féminisants ou masculinisants). Cependant, la prise d’alcool ou d’autres drogues pourrait favoriser l’oubli de la PrEP.

Il n’y a pas non plus d’effet connu sur le désir et la performance sexuelle.

En revanche, il est déconseillé d’utiliser, en particulier de façon prolongée, d’autres médicaments toxiques pour les reins comme les anti-inflammatoires non stéroïdiens. Il est important de savoir également que certains régimes hyperprotéinés ou compléments protéiques ainsi que la créatine peuvent altérer le fonctionnement des reins.

Il peut aussi y avoir des interactions avec d’autres médicaments (dont certains antibiotiques, antifongiques ou antiacides) qui risqueraient de perturber l’efficacité des traitements. Il faut également éviter de consommer, 2h avant et 2h après ses prises de PrEP, des produits tels que le psyllium, le charbon actif ou des pansements gastriques. Par contre, le pamplemousse ou le millepertuis n’influencent pas l’action de la combinaison (Emtricitabine/Tenofovir).

L’équipe de suivi fera régulièrement le point avec vous et vous conseillera. N’hésitez pas à signaler tout démarrage ou changement dans vos traitements, médicamenteux ou non (complément alimentaires, produits de médecine alternative, etc…).

Et sur le long terme ?

Il existe de nombreuses données sur la sécurité à long terme de ce médicament, car il est utilisé depuis plus de quinze ans comme traitement chez les personnes vivant avec le VIH. Les données scientifiques sont rassurantes à propos de l’influence potentielle sur la densité osseuse.

La minéralisation peut légèrement diminuer les 6 premiers mois, avant de se stabiliser. Elle revient à son niveau initial après l’arrêt de la PrEP (Mulligan et al. 2016). Aucune augmentation de fractures osseuses n’a été constatée.

Situations particulières

Grossesse et allaitement

La grossesse et l’allaitement sont des périodes à haut risque de transmission du VIH à l’enfant. Bien que nous ne disposions pas d’études comparatives claires sur les risques liés au traitement pour l’enfant, la prise de PrEP lors de ces périodes pourrait être recommandée après évaluation au cas par cas de la balance bénéfices/risques avec la/le médecin prescripteur-trice.

Infection à l’hépatite B

En cas d’hépatite B connue ou découverte lors du suivi, seul le schéma de prise en continu sera recommandé.

Traitement Post-Exposition (TPE)

Il est possible d’avoir recours au TPE après un rapport à risque d’acquisition du VIH et lorsque la PrEP n’a pas été prise correctement. La PrEP sera alors interrompue temporairement et sa reprise sera décidée par la/le médecin en fonction des derniers résultats.